La lagophtalmie nocturne : peut-on dormir les yeux ouverts ?

Vous dormez les yeux ouverts ou mi-clos ? Cela peut être le signe d’une lagophtalmie nocturne. Dans cet article, découvrez ce trouble oculaire survenant la nuit, les causes et les symptômes, mais aussi les traitements qui lui sont adaptés.

1. Comprendre la lagophtalmie nocturne
2. Reconnaître la lagophtalmie nocturne
3. Soigner la lagophtalmie nocturne

Comprendre la lagophtalmie nocturne

Trouble oculaire commun, la lagophtalmie peut se développer pour de multiples raisons. Avant de se demander pourquoi nous pouvons dormir les yeux ouverts, il faut comprendre en quoi consiste cette pathologie.

Qu’est-ce que la lagophtalmie nocturne ?

La lagophtalmie nocturne est un terme scientifique qui se réfère à l’incapacité de fermer complètement ses paupières la nuit. Ce trouble oculaire touche majoritairement les adultes et atteint le plus souvent un seul œil, bien qu’il puisse s’étendre aux deux yeux. Relativement courant, il peut également survenir la journée, empêchant de cligner des yeux correctement.

La lagophtalmie entrave donc l’action des paupières qui ont pour rôle de protéger les yeux des agressions et du dessèchement, mais aussi de limiter la pénétration de la lumière, aidant ainsi à trouver le sommeil.

Trouble pouvant être dû à la génétique, il trouve généralement son origine dans une infection ou une maladie.

Pourquoi peut-on dormir les yeux ouverts ? 

La lagophtalmie nocturne, ou le fait de dormir avec les yeux mi-clos, est un trouble qui peut être génétique, d’autant plus qu’il est héréditaire. Il peut aussi survenir avec l’âge, puisqu’avec l’élongation des tissus, la paupière inférieure peut se détendre et se tourner vers l’extérieur (ectropion), empêchant ainsi sa fermeture complète. Cependant, d’autres situations peuvent expliquer de ce trouble oculaire.

Le plus souvent, la lagophtalmie est causée par une affection neurologique et notamment par la paralysie du nerf facial (paralysie faciale de Bell). Elle survient lorsque le nerf ne parvient plus à transmettre correctement les informations au muscle en charge de la fermeture des paupières. On parle alors de lagophtalmie paralytique.

D’autres maladies et traumatismes peuvent être déclencheurs d’une mauvaise fermeture des paupières comme un coma, une tumeur, une maladie de la thyroïde, une exophtalmie (protrusion du globe oculaire) ou une myopathie (maladie altérant les muscles).

Enfin, la lagophtalmie peut être liée à une cicatrice ou à une blessure autour de l’œil, ou à une résection chirurgicale au niveau de la paupière.

Ce dérèglement commun peut avoir de nombreuses causes. Provoquant une sécheresse oculaire, il est nécessaire d’y apporter un traitement médical.

Reconnaître la lagophtalmie nocturne

Reconnaître la lagophtalmie nocturne n’est pas chose aisée puisque ses symptômes sont similaires à ceux des yeux secs. Cependant, il est important de le traiter, les conséquences de ce trouble pouvant s’aggraver avec le temps.

Quels sont les symptômes de la lagophtalmie ?

Les paupières ne pouvant plus faire leur travail correctement, les yeux ne vont plus être suffisamment humidifiés. Ils ne vont plus pouvoir créer assez de larmes pour rester hydratés et vont alors devenir de plus en plus secs.

La lagophtalmie nocturne provoque donc une sécheresse des yeux qui s’accompagne des désagréments qui lui sont associés :

• Rougeur et inflammation,
• Sensation de brûlure et démangeaisons,
• Impression d’avoir un corps étranger dans l’œil,
• Larmoiement,
• Vision floue au réveil, etc.

Tous ces symptômes empêchent de passer des nuits paisibles, occasionnant des réveils fréquents, voire des insomnies. Le cycle du sommeil est perturbé et la fatigue s’accumule en journée.

Désagréable, la lagophtalmie nocturne peut avoir des conséquences plus ou moins graves sur la santé si elle n’est pas traitée suffisamment tôt.

Quels sont les risques à dormir les yeux ouverts ?

La lagophtalmie nocturne est un trouble oculaire gênant, qui peut impacter la qualité du sommeil et par extension la qualité de vie des personnes qui en souffrent.

Traitée à temps, elle n’est pas dangereuse. Dans le cas contraire, elle peut s’aggraver et être à l’origine d’affections oculaires plus graves, comme la xérophtalmie. Cette dernière se révèle lorsque l’œil est anormalement exposé à la lumière et que les sécrétions lacrymales ne sont plus suffisantes. Il y a alors un assèchement de la cornée qui peut, sur le long terme, l’abîmer, voire la détruire et impacter l’acuité visuelle.

Cette même sécheresse peut mener au développement d’une kératopathie rendant de plus en plus opaque la cornée, ou à un ulcère cornéen (lésion dans la cornée) provocant des douleurs et une baisse de la vision.

La sécheresse oculaire provoquée par la lagophtalmie nocturne doit donc être prise en charge rapidement par un ophtalmologue pour que celui-ci puisse poser un diagnostic et prescrire le traitement adéquat.

Soigner la lagophtalmie nocturne

Comme tout trouble oculaire, il est indispensable de se rendre dans un cabinet d’ophtalmologie pour obtenir un diagnostic fiable et un traitement adapté. N’hésitez pas à discuter de vos troubles visuels avec votre Opticien Par Conviction, il pourra vous recommander un professionnel de santé selon vos besoins spécifiques !

Comment se faire diagnostiquer ?

Un diagnostic médical de la lagophtalmie est important, car le trouble peut être confondu avec d’autres pathologies pouvant également entraîner l’ouverture des yeux pendant le sommeil.

C’est notamment le cas du bruxisme en raison des contractions musculaires excessives du visage, du trouble comportemental en sommeil paradoxal (TCSP), du syndrome des jambes sans repos (SJSR) et des convulsions nocturnes.

Pour ce faire, prenez rendez-vous avec un ophtalmologiste. Celui-ci examinera vos yeux pour rechercher des signes de lagophtalmie nocturne, tels que la capacité à fermer complètement les paupières, l'état des cils et de la peau autour des yeux, et la présence d’une sécheresse oculaire. Dans certains cas, des tests supplémentaires peuvent être nécessaires pour exclure d'autres affections oculaires et confirmer le diagnostic.

L’ophtalmologiste peut s'intéresser à vos habitudes de sommeil et évaluer si la lagophtalmie nocturne affecte la qualité de votre repos.

Une fois le diagnostic posé, il vous recommandera un traitement qui peut varier en fonction de la cause du trouble.

Quels sont les traitements de la lagophtalmie nocturne ?

Dans certains cas, la lagophtalmie peut être traitée efficacement avec une pommade ophtalmique, des gouttes pour les yeux ou un gel. Des lentilles de contact souples ou la pose d’un pansement sont de bons compléments pour empêcher le dessèchement de la cornée et protéger l’œil impacté.

Dans d’autres situations, il est possible d’avoir recours à une intervention chirurgicale à l’instar de la canthopexie, cette opération, en premier lieu esthétique, visant à repositionner l’angle externe de l’œil.

La lagophtalmie paralytique, qui est la plus fréquente, peut, elle aussi, être traitée avec la chirurgie, en insérant une pastille au niveau de la paupière afin de faciliter la fermeture de la fente palpébrale par son poids.

Adaptée aux personnes souffrant d’un ectropion, la chirurgie va contrer l’affaissement des tissus et faire en sorte que les deux parties de la paupière puissent se refermer correctement.

Enfin, un déficit de peau ou une rétraction peuvent être, à leur tour, corrigés au moyen d’une greffe de peau.

Quant aux pathologies provoquées par la présence d’une lagophtalmie (kératopathie, ulcère, etc.), elles sont le plus souvent traitées par antibiotiques.

Si l’on cherche une signification au fait de dormir les yeux ouverts ou mi-clos, la réponse peut être la lagophtalmie nocturne, ce trouble oculaire empêchant la fermeture complète des paupières. Quoique bénin, il peut être à l’origine d’une sécheresse oculaire désagréable faisant obstacle à un bon rythme de sommeil. Pouvant s’aggraver et avoir des conséquences sur l’acuité visuelle, il est important de se rendre chez son ophtalmologiste pour un diagnostic précis et la prescription d’un traitement adapté, qui peut être médicamenteux comme chirurgical.