Chaque prothèse oculaire reproduit de manière réaliste l’esthétisme d’un œil pour pouvoir remplacer ou recouvrir celui qui est endommagé. Pour ce faire, l’iris et les vaisseaux sanguins sont fidèlement recopiés.
Si aujourd’hui, on ne voit que rarement la différence entre un œil organique et une prothèse, cela fait suite à de très nombreuses années de recherches.
En effet, les scientifiques de tout temps ont travaillé au remplacement d’un œil manquant. Déjà dans l’ancienne Égypte, des pierres précieuses étaient placées sur les défunts pour plus d’esthétisme.
Les premières réelles prothèses semblent faire leur apparition au XVIe siècle avec le chirurgien et anatomiste français Ambroise Paré. Ces premiers modèles sont en or ou en argent avec un iris peint en porcelaine.
Les prothèses oculaires en verre ont ensuite pris la relève. On parle encore beaucoup aujourd’hui d’œil de verre, bien qu’il soit de moins en moins utilisé depuis les années 70 et le développement des prothèses PMMA, moins fragiles, plus légères et durables.
À qui s'adressent les prothèses oculaires ?
Grâce aux progrès de la médecine, les situations entraînant une énucléation ou une éviscération sont de plus en plus rares. Cependant, certains traumatismes, comme un accident de la route, ou maladies, comme une tumeur ou un glaucome, peuvent engendrer des complications nécessitant l’ablation de l’œil.
Dans ce cas, la pose d’un implant est fortement recommandée, suivie de la fabrication d’une prothèse oculaire. Grâce à ces dispositifs, la réintégration sociale est facilitée et la cavité orbitaire est préservée (conservation du volume, bonne circulation des larmes, etc.).
Les prothèses oculaires peuvent également venir recouvrir un œil souffrant d’une malformation congénitale, ayant subi des lésions ou des complications suite à une intervention chirurgicale, le rendant disgracieux. Un œil non-fonctionnel a tendance, peu à peu, à devenir blanc. La pose d’une prothèse vient donc lui rendre son aspect initial.
Les causes pouvant amener à porter une prothèse oculaire sont nombreuses. C’est pourquoi il existe différents types d’appareillages, répondant aux différents besoins des patients.
Le fonctionnement des prothèses oculaires
La prothèse oculaire s’adresse aux personnes ayant subi une ablation du globe oculaire ou ayant un œil abîmé. Il existe plusieurs types de prothèses en fonction des besoins, toutes fabriquées sur mesure en suivant une procédure stricte.
Les types de prothèses oculaires
Lentille épaisse, la prothèse vient se poser sur le globe oculaire ou sur un implant. Passive, elle ne propose pas de correction optique et est purement esthétique. Suivant les mouvements de l’œil, elle est naturelle et devient presque imperceptible une fois placée.
En fonction des besoins du patient, il est possible de se tourner vers une prothèse de recouvrement ou vers une prothèse sur implant :
- La prothèse de recouvrement, ou verre scléral, est plus fine. Elle vient recouvrir un œil non-fonctionnel ayant des lésions ou une malformation.
- La prothèse sur implant vient, comme son nom l’indique, se placer sur un implant oculaire pour redonner à l’œil un aspect naturel.
Dans les cas où il n’y aurait pas eu que l’orbite oculaire de toucher, mais également les paupières, les cils et les sourcils, des prothèses faciales plus complètes, appelées, épithèses, peuvent être réalisées. Celles-ci intègrent implants et prothèse oculaire.
Ses prothèses sont fabriquées sur mesure pour une meilleure harmonie du visage. Pour cela, plusieurs étapes sont à respecter.
Comment sont fabriquées les prothèses pour les yeux ?
Les prothèses oculaires sont fabriquées sur mesure par les ocularistes. Celles-ci peuvent être en verre, mais la majorité du temps, elles sont en PMMA (Poly-Méthyl-MétAcrylate). Plus léger, résistant et biocompatible, le PMMA, ou plexiglas, est bien accepté par le corps.
Le rôle de l’oculariste est donc de prendre exemple sur le deuxième œil du patient pour le reproduire le plus fidèlement possible. Pour ce faire, plusieurs rendez-vous sont organisés avec le patient :
- Lors du premier rendez-vous, le professionnel prend les empreintes et les mesures de l’œil. Il note également la couleur des yeux, la taille de l’iris et regarde les vaisseaux sanguins. Tous ces détails seront ensuite peints à la main par l’oculariste.
- Le deuxième rendez-vous permet de faire un premier essayage de la prothèse qui, pour le moment, est blanche, et d’en réaliser les ajustements. Celle-ci doit donner un volume naturel à l’œil et bien se placer avec la paupière. Lors de l’essai, il prend les repères pour que l’iris soit bien centré.
- Enfin, le troisième rendez-vous est celui de la pose de la prothèse oculaire.
L’adaptation à la prothèse ou la cicatrisation complète de l’œil, dans le cas d’un traumatisme récent, peuvent engendrer des modifications et demander un retravaille sur la prothèse. C’est pourquoi, dans un premier temps, il est courant de poser une prothèse provisoire. Une fois le patient bien adapté à l’appareillage (environ 3 mois), de nouvelles empreintes et mesures sont prises pour la fabrication d’une prothèse oculaire définitive.
Pour les prothèses oculaires en verre, le procédé est quelque peu différent puisqu’il n’y a pas de prise d’empreinte.
Quelle est la durée de vie d’un implant oculaire ?
Avec l’amélioration des matériaux, la durée de vie des prothèses oculaires devient de plus en plus longue.
Même si elle peut être utilisée pendant bien plus longtemps sans perdre en qualité, la Sécurité Sociale estime la durée de vie des prothèses dites organiques, c'est-à-dire en PMMA, à 6 ans. Elle prévoit donc un renouvellement tous les 6 ans pour les adultes.
Pour les enfants, cette durée est raccourcie, non pas à cause de la qualité des prothèses, mais à cause de la croissance, qui entraînent plus des changements plus rapides que chez l’adulte.
Pour ce qui est de l’œil de verre, la Sécurité Sociale recommande un renouvellement tous les deux ans, cette matière demandant notamment à être polie régulièrement pour ne pas s’opacifier.
En cas de besoin, le renouvellement peut se faire avant la date indiquée par la Sécurité Sociale. Pour ce faire, il faut une demande du professionnel de santé.
Vivre avec une prothèse oculaire
Les porteurs de prothèse oculaire peuvent vivre normalement, souvent sans éveiller les soupçons. Néanmoins, pour demander la réalisation d’une prothèse et en prendre soin, il est indispensable d’avoir un suivi médical régulier.
Comment obtenir une prothèse oculaire ?
La prothèse oculaire est fabriquée par un oculariste. Cependant, avant de prendre contact avec un prothésiste oculaire, il est indispensable de se rendre chez un ophtalmologiste ou un chirurgien spécialiste en chirurgie maxillo-faciale, chirurgie plastique et reconstructrice ou chirurgie ORL et cervico-faciale. C’est ce professionnel de santé qui apportera un diagnostic précis et qui délivrera une ordonnance pour une prothèse adaptée.
Vient ensuite la prise de contact avec l’oculariste pour la fabrication et l’adaptation de la prothèse oculaire. Métier demandant une agrégation par la Sécurité Sociale, il y a, à ce jour, moins de 50 prothésistes oculaires en France.
Tout savoir sur le métier d’oculariste
Comment entretenir sa prothèse oculaire ?
Les complications liées à la pose d’une prothèse oculaire sont rares, d’autant plus lorsque celle-ci est en PMMA. Toutefois, des douleurs et des infections peuvent survenir.
Pour éviter tout désagrément, il est important d’avoir un suivi régulier auprès d’un ophtalmologiste, mais aussi auprès de l’oculariste qui s’est occupé de la fabrication de la prothèse.
Il est ainsi recommandé de procéder à une première visite de contrôle chez ces deux professionnels au bout d’un mois de port de la prothèse, puis dans les 3 à 6 mois pour vérifier la bonne adaptation.
Un rendez-vous annuel permet de faire un nettoyage complet de l’appareil, de le vérifier et de le polir si le besoin est.
Pour ce qui est de l’entretien quotidien de la prothèse oculaire, il est très superficiel et présente peu d’inconvénients. Sauf exception, le dispositif peut se porter jour et nuit, sans avoir besoin de l’enlever. Il est même conseillé d’éviter au maximum d’y toucher.
Il suffit donc de rincer sa prothèse chaque jour avec quelques gouttes de sérum physiologique avant de démarrer sa journée. Le tout, sans l’enlever ou la manipuler.
Quel est le prix d’une prothèse de l’œil ?
Le prix d’une prothèse oculaire peut varier en fonction de son type (prothèse de recouvrement ou sur implant), du matériau utilisé, mais aussi de si elle est provisoire ou définitive.
Dans tous les cas, la Sécurité Sociale prend en charge cette dépense à 100 %. Pour cela, il faut une prescription médicale délivrée par un professionnel justifiant d’une spécialité dans le domaine de la vision, à savoir l’ophtalmologie, la chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie plastique et reconstructrice ou la chirurgie ORL et cervico-faciale.
Le renouvellement de la prothèse est également pris en charge à 100 %. Il peut avoir lieu à tout moment pour les enfants de moins de 10 ans, tous les 2 ans pour les personnes de moins de 20 ans et tous les 6 ans au-delà.
La prise en charge du renouvellement peut être accordée de manière anticipée sur demande du professionnel de santé.
Appareil visant à reconstruire un œil endommagé ou absent, la prothèse oculaire n’est pas hors de portée, puisque remboursée par l’Assurance-maladie. Permettant de reprendre une vie normale rapidement, elle ne demande que peu d’entretien grâce à sa fabrication biocompatible.