Vue et conduite : une vision minimum obligatoire pour obtenir le permis
L’Asnav (Association nationale de l’amélioration de la vue) estime qu’environ 30 % des conducteurs français ont un défaut de la vue mal corrigé et que 10 % des accidents de la circulation sont liés à un problème visuel. Pourtant, à peine 50 % des Français savent que le code de la route impose des normes visuelles minimales aux conducteurs.
L’acuité visuelle et le champ visuel minimums exigés par le code de la route
Depuis 2010, pour obtenir le permis de conduire, il est obligatoire d’avoir une acuité visuelle (capacité à distinguer des objets) minimale de 5/10 à au moins un œil et un champ visuel d’une étendue de 120° à l’horizontale et de 50° à la verticale. Tout détenteur d’un permis de conduire doit s’assurer qu’il répond à ces exigences, avec ou sans correction.
Pour valider un permis C ou D, permettant de conduire des véhicules poids lourds ou transportant des personnes comme des camions ou des bus, les exigences sont plus élevées : l’acuité visuelle minimale est de 8/10 et le champ visuel doit être d’au moins 160° à l’horizontale et de 70° à la verticale.
Un examen de la vue pour passer le permis de conduire ?
Aucun examen de la vue n’est obligatoire pour passer le permis de conduire B. Néanmoins, le candidat est censé connaître ses compétences visuelles et doit, si besoin, les tester auprès d’un professionnel. L’inspecteur du permis de conduire peut demander une visite à la commission médicale de la préfecture s’il suspecte une déficience de la vision d’un candidat.
Depuis 2015, la loi dit que tout aspirant au permis doit s’assurer qu’il a une acuité visuelle compatible avec la conduite. En cas de doute, il doit passer un examen pour contrôler son acuité visuelle, son champ visuel, sa vision crépusculaire, sa sensibilité à l’éblouissement et aux contrastes et s’assurer qu’il ne souffre pas de diplopie (vision double).
Les métiers de la route soumis à un examen visuel
Les chauffeurs de poids lourds, d’autocars et d’autobus, les taxis et les ambulanciers ainsi que les moniteurs d’auto-école sont tenus de passer un examen médical auprès de la commission médicale de la préfecture au minimum tous les 5 ans. Cette commission contrôle la vue de ces conducteurs afin de renouveler leur permis professionnel. En cas de déficience visuelle suffisante pour constituer un danger pendant la conduite, ce renouvellement peut être refusé.
Infractions routières et sanctions : la réglementation liée à la vision
Le permis de conduire est délivré à vie. Suite à son obtention, aucune modification ou altération de la vue ne doit obligatoirement être déclarée. Pourtant, suite à un accident de la route, un examen médical peut être réclamé par la préfecture : en cas de défaut de la vue non déclaré, une suspension, une restriction, voire une suppression de permis peut être prononcée et les assurances peuvent refuser une prise en charge.
L’absence de correction visuelle quand la nécessité de leur port est mentionnée sur le permis de conduire peut entraîner une amende de 135 € et le retrait de 3 points.
Mention « port de verres correcteurs obligatoires » sur le permis B
La nécessité d’une correction visuelle doit être rapportée à l’examinateur. Cette obligation est alors notifiée sur le permis de conduire par la mention « 01 », ce qui impose au conducteur de garder un double de ses lunettes dans son véhicule.