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Vision et lecture : comment les yeux permettent-ils de lire ?

6 min de lecture
Gwendoline Billy
Publié le 06/11/2023
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Lorsque l’on cherche sa route en regardant les panneaux, qu’on prend connaissance d’un email ou qu’on consulte un article, comme vous êtes en train de le faire, on pratique l’activité automatique qu’est la lecture. Et si pour comprendre ce qu’on lit, il nous faut une certaine capacité d’attention et d’identification, il est, en premier lieu, nécessaire d’avoir une bonne vision.

La perception des lettres est la première étape de la lecture, ce qui donne aux yeux un rôle central et essentiel. En effet, c’est grâce à eux que le cerveau reçoit les informations permettant de comprendre ce que nous lisons. Mais concrètement, comment tout ça fonctionne ?

Quel est le processus de lecture ?

Le processus de lecture comporte plusieurs opérations complexes de perception. Dans un premier temps, les yeux détectent le format écrit et l’analysent. Pour ce faire, ils ne vont pas lire lettre par lettre, sauf s’il s’agit de la découverte d’un nouveau mot. Ils vont plutôt se focaliser sur des syllabes pertinentes, déjà connues du lecteur.

Le mécanisme visant à passer d’une syllabe pertinente à une autre s’appelle la saccade. Les yeux oscillent entre des saccades de progression, afin de lire de gauche à droite, et des saccades de régression, pour retourner à la ligne et reprendre la lecture tout à droite. Entre chaque saccade, il y a une étape de récupération, afin de se préparer à la saccade suivante et envoyer les informations au cerveau.

Une fois le message transmis, le mot est recherché dans le lexique que possède déjà le lecteur. Cela peut être défini comme une sorte de stock de mots accumulés avec l’expérience de lecture. Le contexte est également analysé. Une fois le mot identifié, les représentations sémantiques s’activent pour que le cerveau prenne connaissance de sa signification, mais aussi de sa phonétique.

Pour résumer, la lecture se décompose en 4 étapes : 

  • Phase de fixation : où l’œil se concentre sur une syllabe pertinente ;
  • Phase de saccade : où l’œil se déplace de syllabes en syllabes ;
  • Phase de récupération : pour envoyer l’information et se préparer à la saccade suivante ;
  • Phase de reconnaissance : où l’information est traitée.

Pour que toutes ces phases se déroulent sans accroc, la vision se doit de fonctionner parfaitement. Et cela n'inclut pas seulement l’acuité visuelle, mais la vision au sens large, c’est-à-dire, la sensibilité aux contrastes, le champ visuel et l’oculomotricité.

Quelles sont les capacités visuelles nécessaires à la lecture ?

Pour une lecture efficace, il ne suffit pas d’avoir une bonne vue de près, même si c’est un critère essentiel. En tout, 4 capacités visuelles sont indispensables :

  • Une bonne acuité visuelle de près
  • Une bonne sensibilité aux contrastes
  • Un champ de vision complet
  • Une oculomotricité équilibrée

Pour déchiffrer les lettres et envoyer les bonnes informations au cerveau, il est évident qu’il faut une bonne acuité visuelle, notamment pour la vision de près. La lecture demande aux yeux d’être précis et de se concentrer sur les détails. C’est pourquoi, c’est la région fovéolaire de l'œil qui est le plus sollicité. Partie de la rétine avec la meilleure acuité visuelle, elle correspond à la vision de près et est employée 90 % du temps lorsque l’on lit.

Il n’y a pas de chiffre précis quant à l’acuité visuelle minimale nécessaire à la lecture, les critères étant différents en fonction des supports, de la capacité de concentration, du type de texte, de l’éclairage et de la sensibilité aux contrastes.

En effet, la lecture peut être rendue difficile lorsqu’un texte est écrit en couleur sur un fond d’une autre couleur. Et pour certaines personnes, déchiffrer les lettres devient impossible. C’est notamment le cas lorsque l’on souffre de certaines pathologies oculaires liées à l’âge, comme la cataracte ou la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge). 

Le champ de vision est également important pour une lecture fluide et facile. Un champ visuel complet permet de suivre correctement les lignes de texte, sans déformation ou confusion. Le travail d’analyse et de compréhension est alors facilité et plus rapide. L’élargissement du champ de vision fait d’ailleurs partie des éléments travaillés lors de l’apprentissage de la lecture rapide, tout comme l’empan visuel.

Qu’est-ce que l’empan visuel ?

À contrario du champ visuel, qui mesure la zone que l'œil peut voir sans bouger, l’empan visuel mesure le nombre de lettres qui peuvent être vues en une seule fixation.

En moyenne, une personne peut voir un mot de 7 lettres en une seule fois. Ainsi, les mots courts peuvent être vus en une seule fixation, tandis que les plus longs en demandent plusieurs. 

Pour obtenir un meilleur empan visuel, il faut que le système de fixation oculaire, à savoir l’oculomotricité, soit performant.

C’est grâce au fonctionnement oculomoteur que les yeux peuvent réaliser les saccades entre les syllabes et suivre les lignes de texte. Un mauvais équilibre binoculaire ou tout autre anomalie peut alors engendrer des difficultés à parcourir un texte, déclenchant le besoin de revenir sur un mot ou des superpositions de syllabes. Dans ce cas, les informations ne sont pas correctement transmises au cerveau et les phrases mal comprises.

La lecture demande donc un fonctionnement complet et optimal de la vision. Si un élément est perturbé, il influe sur tout le processus de lecture et entraîne des problèmes de compréhension. Quelles peuvent être ces perturbations ? 

Quelles pathologies peuvent entraîner des difficultés de lecture ?

Il y a plusieurs pathologies et troubles oculaires pouvant affecter la lecture. Les plus courants étant les problèmes de vue touchant à l’acuité visuelle : myopie, astigmatisme, hypermétropie et presbytie.

En fonction du défaut visuel, on peut avoir des difficultés à voir nette de près, à suivre correctement les lignes de texte ou ressentir rapidement une fatigue oculaire.

La correction de ses déficiences visuelles se fait par le port de lunettes de vue ou de lentilles de contact.

Les pathologies liées à l’âge sont aussi source de gênes. Parmi celles-ci, on compte la DMLA, où dégénérescence liée à l’âge, qui provoque une baisse de vision progressive et qui peut s’accompagner d’un champ de vision flou ou déformé. On peut également citer la cataracte qui rend de plus en plus opaque le cristallin, cette lentille permettant de faire la mise au point et de voir nettement.

Ces troubles n’ont à ce jour aucun traitement, hors chirurgie. Cependant, des aides à la lecture existent, comme des loupes optiques ou les lampes de lecture.

Au-delà des troubles touchant à l’acuité visuelle, d’autres situations peuvent rendre la lecture difficile. C’est le cas, notamment, de la dyslexie.

Pouvant prendre plusieurs formes, la dyslexie peut entraîner des complications pour reconnaître les lettres et les mots, à les assembler ou encore à en comprendre le sens.

Bien qu’elle n’en soit pas la cause, la dyslexie peut être associée à des perturbations visuelles. De ce fait, les personnes dyslexiques peuvent avoir des problèmes d’oculomotricité, affectant les saccades permettant de déchiffrer les mots et de suivre les lignes. De même, elles peuvent connaître des problèmes de traitement visuel, de convergence oculaire (vision floue ou double) ou de vision périphérique (champ visuel réduit).

La dyslexie ne se traite pas avec des médicaments. Cependant, la pratique de certains exercices et un suivi chez une orthophoniste peut améliorer la pratique de la lecture. Le port de lunettes correctrices peut aussi être envisagé.

Que l’on souffre d’un trouble visuel ou non, il est important de prendre soin de ses yeux. D’autant plus quand on lit et qu’ils sont fortement sollicités. Mais, comment faire ?

Comment prendre soin de ses yeux quand on lit ?

Bien que la lecture n’abîme pas les yeux, elle les sollicite énormément. Il est alors possible de ressentir une fatigue visuelle et des maux de tête. Pour éviter ces inconforts et profiter pleinement de sa lecture, il est important de prendre de bonnes habitudes.

La plus importante d’entre elles est la bonne luminosité. La lumière doit être suffisamment forte pour pouvoir voir le texte clairement, mais pas trop pour ne pas fatiguer les yeux. La lumière idéale pour la lecture est une lumière blanche et diffuse. Pour les endroits sombres, des lampes de lecture permettent d’améliorer l’éclairage, mais il faut faire attention à la placer de manière à ce qu’elle ne crée pas d’ombre sur le texte.

Si le support le permet (lecture numérique), il est intéressant de privilégier une police d’écriture assez grande et bien contrastée, avec des interlignes et des marges suffisamment aérées.

Comme pour toute activité sollicitant les yeux, il est important de faire des pauses régulières pour les reposer, et ce, que la lecture soit sur papier ou sur écran.

Plus de conseils pour préserver ses yeux lors de la lecture

Enfin, que l’on passe des heures à lire ou non, un examen de la vue régulier est primordial pour garder des yeux en pleine santé. Réalisé chez un opticien ou chez un ophtalmologiste, il est recommandé de faire contrôler sa vue au minimum une fois tous les 3 ans.

D’autant plus que la lecture peut aider à déceler des signes de troubles visuels. Ainsi, si vous constatez la présence de corps flottants dans votre champ de vision, que votre vue se trouble ou que vous souffrez de fatigue oculaire, c’est qu’il est temps de se rendre chez un ophtalmologue.

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