Lorsque l’on cherche sa route en regardant les panneaux, qu’on prend connaissance d’un email ou qu’on consulte un article, comme vous êtes en train de le faire, on pratique l’activité automatique qu’est la lecture. Et si pour comprendre ce qu’on lit, il nous faut une certaine capacité d’attention et d’identification, il est, en premier lieu, nécessaire d’avoir une bonne vision.
La perception des lettres est la première étape de la lecture, ce qui donne aux yeux un rôle central et essentiel. En effet, c’est grâce à eux que le cerveau reçoit les informations permettant de comprendre ce que nous lisons. Mais concrètement, comment tout ça fonctionne ?
- Quel est le processus de la lecture ?
- Quelles sont les capacités visuelles nécessaires à la lecture ?
- Quelles pathologies peuvent entraîner des difficultés de lecture ?
- Comment prendre soin de ses yeux quand on lit ?
Quel est le processus de lecture ?
Le processus de lecture comporte plusieurs opérations complexes de perception. Dans un premier temps, les yeux détectent le format écrit et l’analysent. Pour ce faire, ils ne vont pas lire lettre par lettre, sauf s’il s’agit de la découverte d’un nouveau mot. Ils vont plutôt se focaliser sur des syllabes pertinentes, déjà connues du lecteur.
Le mécanisme visant à passer d’une syllabe pertinente à une autre s’appelle la saccade. Les yeux oscillent entre des saccades de progression, afin de lire de gauche à droite, et des saccades de régression, pour retourner à la ligne et reprendre la lecture tout à droite. Entre chaque saccade, il y a une étape de récupération, afin de se préparer à la saccade suivante et envoyer les informations au cerveau.
Une fois le message transmis, le mot est recherché dans le lexique que possède déjà le lecteur. Cela peut être défini comme une sorte de stock de mots accumulés avec l’expérience de lecture. Le contexte est également analysé. Une fois le mot identifié, les représentations sémantiques s’activent pour que le cerveau prenne connaissance de sa signification, mais aussi de sa phonétique.
Pour résumer, la lecture se décompose en 4 étapes :
- Phase de fixation : où l’œil se concentre sur une syllabe pertinente ;
- Phase de saccade : où l’œil se déplace de syllabes en syllabes ;
- Phase de récupération : pour envoyer l’information et se préparer à la saccade suivante ;
- Phase de reconnaissance : où l’information est traitée.
Pour que toutes ces phases se déroulent sans accroc, la vision se doit de fonctionner parfaitement. Et cela n'inclut pas seulement l’acuité visuelle, mais la vision au sens large, c’est-à-dire, la sensibilité aux contrastes, le champ visuel et l’oculomotricité.
Quelles sont les capacités visuelles nécessaires à la lecture ?
Pour une lecture efficace, il ne suffit pas d’avoir une bonne vue de près, même si c’est un critère essentiel. En tout, 4 capacités visuelles sont indispensables :
- Une bonne acuité visuelle de près
- Une bonne sensibilité aux contrastes
- Un champ de vision complet
- Une oculomotricité équilibrée
Pour déchiffrer les lettres et envoyer les bonnes informations au cerveau, il est évident qu’il faut une bonne acuité visuelle, notamment pour la vision de près. La lecture demande aux yeux d’être précis et de se concentrer sur les détails. C’est pourquoi, c’est la région fovéolaire de l'œil qui est le plus sollicité. Partie de la rétine avec la meilleure acuité visuelle, elle correspond à la vision de près et est employée 90 % du temps lorsque l’on lit.
Il n’y a pas de chiffre précis quant à l’acuité visuelle minimale nécessaire à la lecture, les critères étant différents en fonction des supports, de la capacité de concentration, du type de texte, de l’éclairage et de la sensibilité aux contrastes.
En effet, la lecture peut être rendue difficile lorsqu’un texte est écrit en couleur sur un fond d’une autre couleur. Et pour certaines personnes, déchiffrer les lettres devient impossible. C’est notamment le cas lorsque l’on souffre de certaines pathologies oculaires liées à l’âge, comme la cataracte ou la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge).
Le champ de vision est également important pour une lecture fluide et facile. Un champ visuel complet permet de suivre correctement les lignes de texte, sans déformation ou confusion. Le travail d’analyse et de compréhension est alors facilité et plus rapide. L’élargissement du champ de vision fait d’ailleurs partie des éléments travaillés lors de l’apprentissage de la lecture rapide, tout comme l’empan visuel.