Qu'est-ce que l'anisocorie ? Symptômes et causes d'une pupille asymétrique

Vous avez l’impression que vos pupilles ne sont pas de la même taille ? Quelles sont asymétriques ? Peut-être est-ce une anisocorie. Ce trouble oculaire est majoritairement sans danger. Néanmoins, il peut être le signe d’une pathologie sous-jacente et doit être contrôlé par un professionnel de santé. Mais comment le reconnaître ? Peut-il s’accompagner d’autres symptômes ?

• À quoi correspond une anisocorie ?
• Quels sont les symptômes de l’anisocorie ?
• Quelles sont les causes d’une pupille asymétrique ?
• Différence de taille entre les pupilles : faut-il consulter ?
• Comment soigner une anisocorie ?

À quoi correspond une anisocorie ?

L’anisocorie est un trouble oculaire qui touche les pupilles, éléments de l'œil situés au centre de l’iris. Le rôle de ces orifices noirs est de contrôler la quantité de rayons lumineux qui entre dans les yeux pour se faire un chemin jusqu’à la rétine. Elles détiennent une fonction essentielle pour garantir une bonne vision.

En fonction de la quantité de lumière environnante, la pupille se dilate ou se resserre. Lorsqu’elle est dilatée, on parle de mydriase, et lorsqu’elle est resserrée de myosis. Sa taille varie entre 2 et 8 mm.

Les deux pupilles fonctionnent normalement de concert, et sont de même diamètre, qu’elles soient dilatées ou non. Mais chez certaines personnes, une différence de taille entre les deux pupilles peut être observée. Ce phénomène est appelé anisocorie.

Cette différence peut être visible ou presque imperceptible et ne se remarquer que lors d’un examen de la vue. De même, elle peut s’accompagner de symptômes plus ou moins dérangeants et être le témoin d’une pathologie sous-jacente.

Quels sont les symptômes de l’anisocorie ?

L’anisocorie, lorsqu’elle est bénigne, est le plus souvent asymptomatique. Elle ne provoque aucune gêne, si ce n’est une sensibilité à la lumière (photophobie) lorsque l’une des pupilles est trop dilatée ou, à l’inverse, une baisse de vision dans un environnement sombre (héméralopie) lorsqu’elle est trop resserrée. Une difficulté à fixer son regard sur des objets proches peut aussi être constatée. 

Des troubles de la vision qui peuvent se combiner à d’autres manifestations, comme :

• des rougeurs et douleurs oculaires ;
• un affaissement de la paupière (ptosis) ;
• une vision double (diplopie) ;
• des maux de tête (céphalées) ;
• de la fièvre.

Ces symptômes reflètent la présence d’une autre affection. Ils doivent être examinés par un médecin afin d’en trouver la cause. En effet, il n’existe pas une origine unique à l’apparition d’une anisocorie, qui peut prendre différentes formes.

Quelles sont les causes d’une pupille asymétrique ?

Des pupilles asymétriques peuvent s’expliquer par la présence d’une pathologie latente, mais dans la majorité des cas, la cause est inconnue et l’anisocorie est sans danger. Elle est alors nommée anisocorie physiologique, anisocorie essentielle ou encore anisocorie simple. 

Intermittente ou constante, cette particularité physique n’empêche pas les pupilles de réagir normalement à la lumière. La différence de taille n’excède, en règle générale, pas les 1 mm et peut disparaître d’elle-même, à tout moment.

Si une pupille asymétrique apparaît à la suite d’une maladie, elle est appelée anisocorie pathologique. Elle peut être associée à une maladie inflammatoire telle que l’uvéite (inflammation de l’iris) ou à un trouble du système nerveux, comme le syndrome de Claude Bernard-Horner (affection neurologique qui touche le côté du visage).

Elle peut également être liée à une lésion oculaire ou à une anomalie congénitale. Elle prend alors la forme d’une anisocorie mécanique.

Enfin, une anisocorie pharmacologique est observée lorsque la différence de taille entre les pupilles intervient en réponse à la prise d’un médicament ou d’une substance illicite.

Une pupille asymétrique peut aussi bien être inoffensive que le signe d’une pathologie grave. Elle n’est donc pas à négliger et peut amener à consulter un médecin ou un ophtalmologue.

Différence de taille entre les pupilles : faut-il consulter ?

Si une différence de taille entre les pupilles est constatée, il est conseillé de consulter un ophtalmologiste. Toutefois, si aucun symptôme n’accompagne l’anisocorie, cela ne représente pas une urgence.

À l’inverse, en cas de symptômes supplémentaires, il est important de se rendre chez son ophtalmologue ou son médecin traitant, le cas échéant.

Pour établir un diagnostic, ce dernier procédera à une anamnèse en posant des questions sur les antécédents médicaux et familiaux, puis à un examen des yeux. Cet examen clinique lui permettra de définir si la différence de taille est présente depuis toujours ou si elle est due à une cause externe telle qu’une maladie, un médicament ou une lésion. Si un trouble du système nerveux est soupçonné, d’autres examens, comme une IRM ou une tomodensitométrie (TDM) peuvent être demandés.

Une fois la cause de l’anisocorie établie, un traitement adapté pourra être prescrit par le professionnel de santé.

Comment soigner une anisocorie ?

La constatation d’une différence de taille entre les pupilles ne nécessite pas toujours de traitement. Effectivement, dans le cas d’une anisocorie physiologique, aucun médicament ou soin ne sont prescrits. Le trouble étant bénin, il n’y a pas besoin de le traiter, les gouttes oculaires pour dilater ou resserrer les pupilles étant inefficaces.

Cependant, des verres correcteurs ou des verres teintés peuvent être recommandés en cas de difficulté à fixer les objets, de photophobie ou d'héméralopie. Avec ou sans ordonnance, selon les cas, il faut se rendre chez son opticien pour les obtenir et choisir la monture de lunettes adéquate.  

Pour les autres typologies d’anisocories, les traitements s’adaptent à la cause. Ainsi, en cas d’anisocorie pathologique, les soins diffèrent en fonction de la maladie diagnostiquée et peuvent prendre la forme de médicaments ou d’une chirurgie. L’intervention chirurgicale peut également être indiquée en cas d’anisocorie mécanique. Et pour une anisocorie pharmacologique, le médecin arrête simplement ou remplace la prescription du médicament en cause.

L'anisocorie, bien que souvent bénigne et sans danger, mérite une attention particulière. En effet, si une différence de taille entre les pupilles est observée, il est important de consulter un professionnel de santé pour écarter toute pathologie sous-jacente. Une simple consultation permettant de rassurer et de garantir une prise en charge adaptée si nécessaire.