L'activité physique est-elle bénéfique pour la vision ?
Les personnes pratiquant un sport développent des facultés visuelles plus performantes. Selon l'activité suivie, ils auraient un champ visuel plus important avec une meilleure vision latérale, des mouvements oculaires plus rapides et mieux coordonnés, ainsi qu'une perception de la profondeur et des mouvements plus fine. Ces compétences étant naturellement sollicitées lors des séances de sport, un véritable entraînement visuel s’opère également lors d’activités sportives.
De même, de nombreuses études ont déjà prouvé que l’activité physique jouait un rôle dans la prévention de pathologies oculaires graves, menant parfois à la malvoyance. Les activités et les sports pratiqués en extérieur ralentiraient également la progression de la myopie de 30 à 40 %.
Faire de l’exercice pour réduire les risques de perte de la vue ?
Une équipe de chercheurs de l’Université de Virginie menée par le professeur Bradley Gelfand a étudié l’impact de l’activité physique sur la santé visuelle de deux groupes de souris. Le premier groupe pratiquait une activité physique quotidiennement, le second non. Il est apparu que le premier groupe développait moins de maladies visuelles que son homologue. De nombreuses études démontrant que le sport réduit ou empêche le développement de maladies telles que le glaucome, la rétinopathie diabétique ou la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) avaient déjà été réalisées auparavant. Mais elles ne se basaient que sur des questionnaires liés aux habitudes de vie des patients interrogés. Les chercheurs du Center for Advanced Vision Science du Pr Gelfand ont voulu démontrer les bénéfices du sport grâce à des analyses concrètes, afin de publier des résultats probants et des preuves tangibles. Ils ont donc observé en quoi l’activité physique pouvait limiter l’apparition des maladies conduisant à une perte de la vision.
Limiter la prolifération de vaisseaux sanguins oculaires
Les observations révélées par l’étude de l’Université de Virginie mettent en évidence une moindre production de vaisseaux sanguins oculaires dans le groupe de souris pratiquant de l’exercice. Les souris actives (courant quotidiennement dans leur roue) produisaient 45 % de néo-vaisseaux anormaux en moins lors des premiers essais, et 32 % de moins lors de la deuxième session. Ce fait est particulièrement intéressant quand on le met en parallèle avec l'une des causes possibles du glaucome, de la rétinopathie diabétique ou de la DMLA. À savoir : la prolifération de nouveaux vaisseaux sanguins oculaires.
Quel sport pour les yeux ?
Le Programme National Nutrition Santé (PNNS de 2002) préconise de pratiquer 30 minutes d’activité d’intensité modérée à élevée quotidiennement pour rester en forme.
C’est l’équivalent de 30 minutes de marche rapide (soit environ 3 000 à 4 000 pas en plus des déplacements usuels) ou de toute activité durant laquelle "la respiration et le rythme cardiaque s’accélèrent, occasionnant un essoufflement plus ou moins fort", selon la CPAM. Pour savoir si l’activité est d’intensité modérée ou élevée pour vous, le test est simple : si vous pouvez maintenir une conversation pendant l'effort, l’activité est d’intensité modérée. Sinon, elle est d’intensité élevée ! Mais y a-t-il des sports plus spécifiquement susceptibles de renforcer la vision ?
Des performances visuelles améliorées selon les sports
Difficile de définir si les performances visuelles exceptionnelles précèdent l'excellence dans un sport ou si c'est l'inverse. Toujours est-il que les sportifs de haut-niveau présentent des compétences visuelles supérieures selon l’activité à laquelle ils s’adonnent. Ainsi, les athlètes de sports de précision (escrime, tir, golf…) ont des résultats hors normes en acuité visuelle. Ceux qui pratiquent des sports de combat (savate, judo…), de ballons (football, handball…), ou des sports mécaniques ont quant à eux des facultés de perception des mouvements surdéveloppées.
Malheureusement, aucune étude n’a prouvé une quelconque amélioration des facultés visuelles grâce à des sports dans lesquels la vue n’est pas particulièrement sollicitée, comme l’haltérophilie par exemple. Le recours fréquent et intense au sens de la vue semble donc être l'un des critères expliquant l'amélioration des performances visuelles. L'effort en tant que tel ne suffit pas.